Histoires d’Or : Patrick Sercu entre en piste aux JO 1964 et décroche son étoile
La DH raconte les 44 médailles d’or olympiques de la Belgique (31/44). À Tokyo, le pistard flandrien s’offre le kilomètre et met fin à douze ans de disette belge.
- Publié le 17-04-2024 à 13h21
- Mis à jour le 15-05-2024 à 13h51
- 31 (16 octobre 1964) Patrick Sercu > Cyclisme (1 000 m contre-la-montre sur piste)
- 27 juin 1944-19 avril 2019. Né à Roulers
Les Belges traversent Melbourne 1956 (deux médailles d’argent) et Rome 1960 (quatre médailles : deux en argent et deux en bronze) sans trouver de l’or. Bruxelles espérait accueillir l’édition 1964 des JO mais Tokyo qui avait perdu l’Olympiade de 1940 pour son implication dans la guerre contre la Chine lui fut préférée. Et c’est en mondovision, une première, qu’un cycliste belge mit fin, le 16 octobre 1964, à douze ans de disette o(r)lympique.
Pas grâce à Eddy Merckx, pourtant grand favori de la course en ligne, quelques semaines après son titre mondial 1964 chez les amateurs enlevé à Sallanches, et qui dut se contenter de la douzième place à Tokyo, après une course sur un parcours trop facile qui s’acheva par un sprint remporté par l’Italien Mario Zanin, Walter Godefroot s’offrant le bronze, la troisième médaille remportée par la Belgique lors de ces Jeux.
C’est sur la piste pourtant médiocre du Vélodrome d’Hachioji que vint la délivrance belge. Grâce à Patrick Sercu, qui remporta la première épreuve, le kilomètre. Avec un temps pas extraordinaire : 1:09.59. Mais suffisant pour devancer tous les concurrents qui devaient s’élancer après lui, dont l’Italien Giovanni Pettenella, deuxième en 1:10.09, et le Français Pierre Trentin, troisième en 1:10.42.
Sercu se classa encore cinquième du sprint, sur la piste de Tokyo.
Le Flandrien deviendra professionnel l’année suivante et fut l’un des meilleurs sprinteurs de sa génération, gagnant notamment treize étapes du Giro et six du Tour de France dont il remporta le maillot vert en 1974. Son palmarès sur la piste est monstrueux, avec de nombreux titres de champion du monde, d’Europe et de Belgique (près de soixante au total !). Sercu détient toujours le record de victoires sur les courses de six jours, avec 88 succès, dont 15 avec son ami Eddy Merckx. Incontestablement, le meilleur pistard du vingtième siècle.
Son papa, Albert, fut aussi un excellent coureur au sortir de la Seconde Guerre mondiale, malheureusement desservi par un sprint pas toujours efficace (deuxième d’un Mondial et du Tour des Flandres). C’est cette petite lacune qui conduisit Albert à construire, à Izegem, un petit… vélodrome sur lequel son fils fit ses premières armes et commença son incroyable moisson de succès, jusqu’en 1983, date de sa dernière course.
Patrick Sercu est décédé en avril 2019, il avait 74 ans.